MARINA TSVÉTAEVA

LETTRES de la MONTAGNE & LETTRES de la FIN

(31 Lettres à Konstantin Rodzévitch)

traduites du russe & présentées par Nicolas Struve

En cette fin d'été 1923, Marina Tsvétaeva est « à un carrefour intérieur (extérieur aussi !) ». S'achève une première année d'exil, passée à la campagne, dans une banlieue lointaine de Prague. Année solitaire et fertile en créations. Année « de présence dans l'absence [...], le pays de l'âme », marquée par une vie épistolaire, abondante et fervente. Elle s'apprête à vivre à Prague ; et à « la veille d'une nouvelle grande ville, d'une vie nouvelle en elle (peut-être d'un nouveau grand malheur !) » — la voici « au bord d'un autre homme ». Un homme présent — Konstantin Rodzévitch — dont elle s'éprend. Un homme venu à elle ni par les poèmes ni pour le poète, mais par la vie. Et qui « [la] rend telle qu'[elle n'a] jamais voulu être : heureuse ». Marina Tsvétaeva se jette à corps perdu dans une liaison d'autant plus intense que secrète — mais aussi lien sans lieu, souvent voué à l'errance entre les rues de Prague et ses cafés. Brève liaison dont elle s'arrache « en plein amour », à la fin de l'année 1923.
Désormais inscrite dans le « livre des rencontres et des séparations — ma vie », leur passion trouve écho et peut-être issue dans ses deux grands poèmes, écrits juste après, d'un même souffle : Poème de la Montagne et Poème de la Fin. Comme si l'autre versant de la rencontre, « la Montagne, [...] une figure masculine d'emblée ardente, tout de suite à la note la plus haute » ne pouvait être que la fin, « le chagrin, [...]. Le Poème de la Montagne est une montagne vue d'une autre. Le Poème de la Fin est une montagne sur moi, je gis sous elle ».
Ces 31 lettres — précieusement conservées par leur destinataire — jalonnent leur relation de la rencontre à la séparation, et « l'amicale indifférence » après, dans l'exil commun à Paris.

Collection l'épistolaire -128 pages - 114 x 162 mm à l'italienne
ISBN 2-905471-48-4 - relié sous coffret
ISBN 2-905471-49-2 - broché